mercredi 25 juillet 2012

Rafle du Vél d’Hiv : les sept erreurs de François Hollande


Rafle du Vél d’Hiv : les sept erreurs de François Hollande

je voudrais vous faire partager ce texte paru sur le blog de
l’auteur du texte (( http://vichyetlashoah.blog.lemonde.fr/ ))  
et sur un site d’histoire , (( http://www.herodote.net )) 
 
 
 
 
je vous mets le texte intégral, ainsi pas de controverse inutile,
j’ai l’autorisation de A. Larané de copier son site, étant
lourdement handicapé des membres supérieurs notamment,
et passant 95% de ma vie allongé ….
 
 
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Patrick 
 
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Rafle du Vél d’Hiv : les sept erreurs de François Hollande
 
Dans son discours du dimanche 22 juillet 2012, en commémoration de la 
rafle du Vél d’Hiv (16 juillet 1942), le président de la République française
manifesté avec générosité sa volonté de réconcilier les Français autour de
leur Histoire.
 
Son discours contient néanmoins sept erreurs d’appréciation qu’a relevées
l’historien franco-israélien Alain Michel. Elles montrent que l’Histoire est
plus complexe qu’on ne voudrait le croire. Les voici dans l’ordre d’apparition :
[voir aussi : Le discours de François Hollande  et   le blog d'Alain Michel]
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1 - François Hollande : Une directive claire avait été donnée par l’administration 
de Vichy : «Les enfants ne doivent pas partir dans les mêmes convois que les parents».


Alain Michel, historien franco-israélienAM : La manière dont le président présente les faits (la séparation des enfants de leurs 
parents dans les camps du Loiret avant la déportation) est doublement erronée.
Tout d’abord il ne s’agit pas d’une directive du gouvernement collaborationniste 
de Vichy. L’organisation de la déportation se déroule dans un dialogue et 
une coopération entre l’administration policière de la «zone occupée»et les autorités 
allemandes, plus précisément les représentants d’Eichmann à Paris. Il n’y a aucune i
ntervention de Vichy sur cette question.
De plus la décision de déporter les enfants vient des Allemands et la séparation 
des parents et des enfants découle de leur besoin de faire partir les convois alors 
qu’ils n’ont pas encore l’autorisation de Berlin d’envoyer les enfants. Pour résumer, 
la police de la «zone occupée» applique des directives allemandes.
 

2 - François Hollande : Je tiens à rappeler les mots que le Grand rabbin de France 
Jacob Kaplan adressa au maréchal Pétain en octobre 1940, après la promulgation 
de l’odieux statut des Juifs : « Victimes, écrivait-il, de mesures qui nous atteignent 
dans notre dignité d’hommes et dans notre honneur de Français, nous exprimons 
notre foi profonde en l’esprit de justice de la France éternelle… »


AM : Précisons que Jacob Kaplan n’était pas Grand rabbin de France en 1942, il ne 
le deviendra qu’en 1954.
Mais surtout, sa déclaration d’attachement patriotique n’a rien à voir avec la rafle de 
1942. D’une part du fait que la Solution finale n’existe pas encore en 1940 et ce 
qui préoccupe alors Jacob Kaplan est l’antisémitisme français ; d’autre part, 
parce que, sous la pression du gouvernement de Vichy, aucun adulte français 
(ou d’origine algérienne) n’a été arrêté lors de la rafle de juillet 1942, alors que 
Jacob Kaplan, dans sa déclaration d’amour à la France, s’exprime au nom des 
Juifs français et d’eux seuls.

3 - François Hollande : La vérité, c’est que la police française, sur la base des 
listes qu’elle avait elle-même établies, s’est chargée d’arrêter les milliers 
d’innocents pris au piège le 16 juillet 1942. C’est que la gendarmerie française 
les a escortés jusqu’aux camps d’internement. La vérité, c’est que pas un soldat 
allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l’ensemble de l’opération. 
La vérité, c’est que ce crime fut commis en France, par la France.


AM : Il y a une confusion dans le fait que la police française de la «zone 
occupée»a établi des listes en octobre 1940 sur demande allemande et non 
arrêter des Juifs. La Gestapo sait bien avant la rafle qu’elle peut compter sur 
la police de la zone nord, qui lui obéit du fait de l’application de la convention 
de la Haye et de la convention d’armistice. Plus de 8.000 Juifs ont déjà été 
arrêtés en 1941 dans la région parisienne et les Allemands se sont toujours 
servis de la police française pour ces rafles.
Pour résumer, le président de la République aurait pu dire : «La vérité, c’est de 
sa propre initiative comme la phrase semble le suggérer.
Effectivement, les soldats allemands ne seront jamais mobilisés en France 
pour que ce crime fut commis en France par les nazis avec la complicité de la 
police et de l’administration française».
 

4- François Hollande L’honneur fut sauvé par les Justes, et au-delà par tous ceux 
qui surent s’élever contre la barbarie, par ces héros anonymes qui, ici, cachèrent 
un voisin ; qui, là, en aidèrent un autre ; qui risquèrent leurs vies pour que soient 
épargnées celles des innocents. Par tous ces Français qui ont permis que survivent 
les trois quarts des Juifs de France.

AM : Cette affirmation est incomplète dans la mesure où ce ne sont pas seulement
les Justes et les héros anonymes qui ont sauvé les trois quarts des Juifs de France,
mais aussi l’action et les choix politiques du gouvernement de Vichy qui, en tentant 
de protéger les Juifs français (et en abandonnant à leur sort les Juifs d’origine 
étrangère), a considérablement ralenti la machine de destruction allemande (voir les 
historiens Léon Poliakov et Raul Hilberg).

5- François Hollande : L’honneur de la France était incarné par le général de 
Gaulle qui s’était dressé le 18 juin 1940 pour continuer le combat.


AM : Il ne convient pas, dans une cérémonie consacrée à la persécution des Juifs, 
de citer le général de Gaulle qui n’a rien dit et rien fait pendant la Seconde 
Guerre mondiale pour encourager les Français à sauver les Juifs. Il eut mieux 
valu citer des hommes d’Église comme le cardinal Saliège.

6 - François Hollande : L’honneur de la France était défendu par la Résistance, 
cette armée des ombres qui ne se résigna pas à la honte et à la défaite.

AM : De même, la Résistance en tant qu’organisme n’a rien fait et rien dit pour 
sauver les Juifs ou encourager à les sauver, à l’exception de Témoignage chrétienet 
des mouvements de résistance juifs (communistes et communautaires). Certes 
des résistants, en tant qu’individus, ont sauvé des Juifs, mais jamais sur instruction 
de leurs mouvements.

7- François Hollande : L’enjeu est de lutter sans relâche contre toutes les formes 
de falsification de l’Histoire. Non seulement contre l’outrage du négationnisme, mais 
aussi contre la tentation du relativisme.


AM : Le président de la République met sur le même plan le «négationnisme», qui 
consiste à nier l’évidence (la réalité de la Shoah) et se présente comme une 
anti-histoire, et les approches d’historiens qui remettent en cause certaines 
interprétations idéologiques, en relativisant ce qui s’est passé en France par 
rapport à ce qui s’est passé ailleurs en Europe. Cette confusion entre«négationnisme» 
et «relativisme» est sans doute excessive et, qui sait? pourrait contrarier la recherche 
historique.
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Alain Michel, auteur de : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français
Patrick
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sources 

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